LE POIDS
DES CARTABLES
Posons le problème
Le cartable
est trop lourd
Un
élève pèse, en moyenne 43,82 kg et son cartable 6,81 kg.
Le
cartable pèse, en moyenne, 16,38 %
du poids de l'élève.
Le cartable
est plus lourd en 6ème qu'en 3ème
Le
poids du cartable ne dépend pas du poids de celui qui le porte. Un élève de 6ème
pèse en moyenne 38,78 kg et son cartable 6,87 kg soit 17,72 % de son poids. L'élève de 3ème est un peu mieux
loti puisque son cartable ne pèse que 6,03 Kg alors qu'il pèse en moyenne 54,07
kg. Le rapport poids du cartable / poids de l'élève s'abaisse du coup à 11,15
% . C'est mieux mais c'est encore supérieur à la norme.
Les élèves se
plaignent peu du poids de leur cartable
Pourquoi
le ferait-ils ? Ils sont tous logés à la même enseigne. A cet âge c'est le
traitement inégal des uns et des autres, qualifié d'injustice, qui révolte :
or, ce n'est pas le cas ici. Il y a bien les plus petits. Mais, fatalité, que
peut-on contre les lois de la nature ? Et les petits n'ont qu'une préoccupation
: montrer qu'ils peuvent porter leur cartable comme les autres.
Les parents se
plaignent peu du poids du cartable de leurs enfants
Les
parents ont aussi porté des cartables lourds. Plus lourds, moins lourds que
celui de leurs enfants ? Qui pourrait le dire ? De toute façon comment se
passer d'un cartable quand on est collégien ? L'inconscient collectif est à
l'oeuvre dans cette affaire. Les adultes ne ressentiraient-ils pas une secrète
fierté à la vue de ces gamins et gamines pliés sous le poids du cartable, mais
au pas rapide, décidé. Image de dynamisme, de bonne santé, de volonté, de
gagneurs !
La relation
causale entre le poids excessif d'un cartable et les diverses affections
touchant la colonne vertébrale n'est pas établie.
A
partir de l'âge de 12 ans plus de la moitié des enfants et adolescents sont
touchés, et de façon croissante, par le mal de dos, selon une étude de l'INSERM
de Grenoble, en 1994. Il est évidemment impossible de déterminer dans ce qui
doit être un faisceau de causes, le rôle joué en particulier par le poids du
cartable. Cependant, de son côté, la médecine du travail reconnaît que, pour un
adulte, soulever des charges supérieures à 11 kg plus de 25 fois par jour est
un facteur de risque professionnel. Elle
affirme également que solliciter un muscle, même à seulement 5 à 20 % de sa
force maximale, pendant plus de 20 minutes, amène une fatigue de ce
muscle. Donc, en ce qui concerne les
cartables, pas de preuves mais de fortes
présomptions.
Le cartable ne
devrait pas peser plus de 10 % du poids de l'élève
C'est
la norme que s'est imposée le ministère de l'Education Nationale par une note
aux Recteurs du 17 octobre 1995. Une proposition de loi fut même déposée, dans
ce sens, l'année suivante par un député. Elle n'aboutit pas.
Mais
la norme a été régulièrement rappelée depuis, et tout récemment encore par M.
Darcos.
Depuis 1995,
le poids des cartable a-t-il diminué ? Non, il a augmenté de près d'1 kg en
moyenne.
3
Cherchons ensemble des
solutions
Les
solutions concernent l'ensemble des parties en présence : élèves, parents,
enseignants, collège, conseil général.
Les
propositions suivantes – glanées ici et là
à travers les expériences de collèges - ne sont pas exhaustives. Elles
ne sont pas non plus exclusives les unes des autres.
Doter l'enfant du cartable
le plus léger, le plus ergonomique, le moins cher. Quadrature du cercle ? Les
variables en jeu sont multiples dont, par exemple, la quantité de livres,
cahiers et outils divers dont il faut le garnir.
Porter le cartable en
position haute
malgré la forte pression de la mode basse !
La gestion du contenu du
cartable :
un apprentissage comme un autre à travailler en coordination, parents et
enseignants.
Constat
: tous les enseignants n'utilisent pas les manuels. Certains ne les utilisent
pas pour un travail à la maison. Faire en sorte que les choix des
enseignants soient clairs pour les élèves.
Des
classeurs préférés à des cahiers. Ils
se remplissent peu-à-peu tout au long de l'année - mais on peut les délester
régulièrement des feuilles les plus anciennes.
Utiliser
des classeurs souples.
Un classeur commun à plusieurs
disciplines.
Les
grands et gros cahiers sont-ils indispensables ?
Pas
de livres sur le chemin de la maison à l'école ou de l'école à la maison ; seulement
des cahiers. Comme en Angleterre.
Des
manuels en fiches.
Des
manuels en fascicules trimestriels
ou bi-hebdomadaires comme en Allemagne. Problème d'éditeur, mais on peut
essayer de créer une demande.
Des
devoirs à la maison à partir de feuilles
photocopiées comme en Finlande.
Un manuel pour deux élèves. Une solution des plus
fréquentes.
Une
collection de manuels à demeure au
collège (1 pour 2 élèves). A conserver, par exemple, dans les salles
spécialisées de chaque discipline.
Une
clé USB qui enregistre cours et exercices. Expérience dans le
département des Alpes Maritimes. « L'an dernier, 13 000 collégiens des
classes de 6ème ont été équipés de cette clef USB et dans les
prochains jours, 14 000 autres élèves devraient en bénéficier ». Nice
Matin 09/10/2007.
3
Un cartable électronique. Il s'agit de pages web
dans lesquelles sont proposées par les enseignants de l'établissement, la
présentation de notions, des documents (textes, photos, vidéos), des exercices,
des liens vers des sites web.
Voir
un exemple chez nos voisins de l'académie de Rennes :
On
pourrait imaginer que le cartable électronique constitue une partie du site du
collège.
Les
Tableaux Blancs Interactifs (TBI).
Tableaux blancs couplés à un ordinateur. Ils permettent, par exemple, de
conserver en mémoire tout ce qui a été écrit sur le tableau.
Des
casiers dans une salle qui ferme à clé ou
n'importe où ailleurs, si le climat du collège le permet...
Des
ordinateurs portables, comme en
Allemagne qui, en 2001 a prévu d'en équiper l'ensemble de la population
scolaire sur une période de 6 ans. Expérience similaire dans le département des
Landes à partir de 2001.
Du
problème des cartables trop lourds on en parle depuis longtemps. Mais peu
d'actions. Et si on se prenait en main sans attendre des directives d'en haut !
Pourrions-nous,
élèves, enseignants, administration du collège, échanger sur ce thème avec
l'ambition de mettre en place des outils précis pour la prochaine rentrée
scolaire ?